Un texte à base de contraintes

CHALEUR

La chair de Jean-Guy fondait. Sa sueur se mêlait à ses lambeaux de peau pour ne former plus qu’une seule matière dégoulinante. Seule sa tête était encore épargnée. Il était si jeune pour en arriver là !

Mais son chef s’était embrouillé avec lui la veille. Et Jean-Guy ne supportait pas l’obstination du bonhomme. Petit à petit, la boule qui s’était formée dès son enfance dans son ventre, s’enfla d’avantage, pour atteindre une proportion dangereuse. Comme un attentat nerveux intérieur. Car il gardait tout pour lui, en idéaliste forcené. Des années de frustration accumulée.

Et ce matin, sa boule s’était enflammée.

Il ressentit d’abord une bouffée de chaleur, qui s’amplifia progressivement. Très vite, elle devint insupportable. Il ne dit rien à personne, encore une fois. Complètement exténué, il s’assit. Incapable de bouger, incapable désormais de réfléchir. La combustion atteignait la surface de sa peau, et descendait vers les jambes. C’est là qu’il commença a fondre inexorablement.

Alors, dans un dernier sursaut, il s’empara d’une bouteille d’eau, mais il était trop tard.

L’explication du contexte est ici.

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