ZOO
J’avais décidé d’emmener le petit au zoo.
Ils aiment bien ça les enfants, les animaux.
Moi je trouve ça triste un zoo, on peut dire ce qu’on veut, les animaux y sont malheureux.
Enfermés, bien qu’ils n’aient rien demandé,
et observés toute la journée dans leur intimité qu’ils ont à jamais perdue.
On a commencé par les autruches.
Ma foi, elles étaient encore vivaces celles-ci.
Voire menaçantes alors on ne s’est pas attardé.
Les chimpanzés étaient derrières des vitres et s’emmerdaient clairement.
Tout rabougris sur eux mêmes.
Ils levaient à peine la tête devant les enfants qui gesticulaient dans tous les sens, comme des singes.
Ou devant les parents aux gestes secs qui les incitaient à bouger. Pour le plaisir morbide de leur progéniture.
On a poursuivit à la volière.
Des oiseaux qui ne peuvent plus réellement voler !
Ils étaient tout mous, on aurait dit que des sédatifs leur imposaient le calme.
Dans la grande cage accolée c’était les tamanoirs.
Des animaux taciturnes et lents qui étaient devenus immobiles.
J’avais l’impression que leur chair était toute flasque.
Le moindre mouvement la faisait valdinguer.
C’était dégoûtant, alors on a continué.
Un enclos de chèvres.
Silencieux.
Elles ne bêlaient plus, les 3/4 assises dans l’herbe sèche n’en pouvaient plus.
On aurait dit que leurs poils allaient se détacher du corps.
Car aucune vitalité ne pouvait plus les retenir.
Mon fils s’est vite lassé de ce spectacle pitoyable.
Et c’est là que nous avons atteint le bassin des hippopotames.
Ils étaient littéralement moelleux de tristesse.
Nous avons alors fixé le petit qui était affalé sur une motte de terre.
Son corps émergé, pendait de tout côté, comme un gros flanc.
Sous nos yeux, il tressaillit légèrement, avant de se disloquer en dégoulinant et fût absorbé par l’eau croupis.
Personne ne réagit.